Venue d’Edouard Philippe : suite
29 novembre 2019 / La vie au lycée

Venue d’Edouard Philippe : suite

French Prime Minister Edouard Philippe attends a visit to the Ampere vocational school in Vendome, northwestern France, on November 28, 2019. (Photo by GUILLAUME SOUVANT / AFP)

Emploi, écologie : Edouard Philippe en quête de solutions « au plus près du terrain »

Dans le cadre de la « mobilisation nationale pour l’emploi et la transition écologique », lancée après le grand débat national, le Premier ministre a fait ce jeudi à Vendôme un premier point d’étape sur 21 initiatives locales qu’il souhaite voir « dupliquer ».

De l’ultra-concret, du terrain, du local, du quotidien et si possible en faisant travailler ensemble des acteurs qui ne le faisaient pas toujours jusqu’ici… C’est l’objectif affiché de la « mobilisation nationale pour l’emploi et la transition écologique », lancée par le Premier ministre  dans la foulée du grand débat national.  L’initiative est conçue pour lever certains blocages à la réinsertion par l’activité (transports, logement, garde d’enfants etc.), pour faire naître ou repérer de « bonnes pratiques » en matière de transition écologique, et pour dupliquer ces initiatives locales avec les services de l’Etat en « facilitateurs », assure Matignon.

Une méthodologie qui, après un début de quinquennat très vertical, est censée incarner l’acte 2 du mandat d’Emmanuel Macron, soucieux de l’exécution des réformes « jusqu’au dernier kilomètre » martèle en permanence l’exécutif. Soucieux, aussi, de la perception par les Français de résultats qu’ils peinent encore à voir. « Or, leur perception, ce sera le juge de paix », avance un proche du chef de l’Etat.

« Efficace mais pas spectaculaire »

Alors ce jeudi, Edouard Philippe, lors d’un déplacement à Vendôme (Loir-et-Cher), a voulu faire un point d’étape des premières initiatives locales repérées par l’Etat.  Les préfets ont été missionnés avant l’été et des ministres chargés de mobiliser localement via un « tour de France des solutions », quand jusque dans la majorité, des voix estiment, à l’instar des parlementaires Modem, que cette mobilisation « tarde à se concrétiser », ont-ils écrit dans une récente tribune.

« Quand on est un responsable public, on prend parfois de grandes décisions, de grands textes de loi et on espère transformer la réalité avec quelque chose de massif. Parfois, il ne faut pas s’y prendre comme ça mais plutôt par le « petit bout », qui est un bout important, en demandant sur le terrain ce qui bloque pour transformer », a lancé Edouard Philippe en introduction. Il a expliqué vouloir « essayer d’identifier ce qui fait du bien à des problèmes concrets ». Tout en reconnaissant et en assumant, au sujet de ces solutions, que « ce n’est pas toujours le spectaculaire qui est efficace ».

Messages

Parmi les 21 initiatives retenues dans toutes les régions, six étaient présentées, outre celle distinguée à Vendôme autour de la formation pour la filière « nouvelles motorisations ». Certaines sont en cours de construction, d’autres existent depuis plusieurs années, d’autres encore viennent d’être lancées.

C’est le cas, depuis septembre dernier, en Ile-de-France, d’un système de « job dating » pour l’apprentissage, pour un objectif de 2.500 jeunes touchés d’ici à la fin de l’année. Au total 1.731 ont déjà participé, avec pour l’instant 335 contrats d’apprentissage signés ou en cours de signature. De même ont été mis en lumière des projets d’optimisation de logements vacants, de retour à l’emploi de seniors, d’insertion en maraîchage bio, d’économie circulaire etc. Une mission a été mise en place pour aider à la « modélisation » de ces solutions et leur réplique sur le territoire.

“Rien ne se fait tout seul”

L’occasion en tout cas, pour  Edouard Philippe, de faire passer quelques messages , alors que l’une de ces initiatives était par exemple portée par des syndicalistes CFDT. « Je le dis avec une forme de jubilation. Le fait que l’on puisse envisager des relations entre organisations syndicales et Etat autrement que dans la confrontation, qui est normale, pas seulement dans la réflexion, qui est nécessaire, mais aussi dans l’action commune, n’est pas un mauvais message », a souri le Premier ministre. Avant de conclure que « dans tous ces sujets », il y a « quelques constantes : rien ne se fait tout seul ». Difficile d’imaginer qu’il ne pensait pas aussi, un peu, au gouvernement, avant la grève du 5 décembre contre la réforme des retraites .

Isabelle Ficek (Envoyée spéciale à Vendôme) – article Les Echos, 28 novembre 2019