Guerre d’Indochine, une guerre oublié
Pourquoi ce projet ?
En tant qu’élèves en Bac Pro Métiers de la Sécurité, nous avons pris la décision de travailler sur la Guerre d’Indochine car c’est une guerre oubliée et une guerre qui a été supprimée des manuels d’histoire français. Nous avons trouvé ce sujet pertinent, car il met en lumière le rôle des forces armées dans des contextes de crise. Cela nous permet également de réfléchir sur des notions fondamentales : l’engagement, le devoir, et les conséquences des conflits.
Jeudi 19 décembre 2024 : une matinée de sensibilisation auprès des autres élèves de Terminale et de 1ère Bac Pro Métiers de la Sécurité
L’objectif de cette matinée était de permettre aux autres élèves de découvrir et de comprendre cette période marquante de l’histoire.
Tout d’abord, Mme Grelat, Mme Chevereau et Mme Luzeux, toutes trois de la FAITOE (Fédération des Anciens d’Indochine et des Théâtres d’Opérations Extérieures) ont pris la parole. Elles ont transmis le témoignage de leurs maris ayant combattu en Indochine.
La matinée a ensuite été divisée en trois activités de 30 minutes chacune :
- Un témoignage du gendarme Fobis et de son OPEX (opération extérieure) en Afghanistan.
- Une audio-interview de Mme Grelat, veuve d’un ancien combattant, et un film sur la bataille de Diên Biên Phu.
- Une exposition que nous avons préparée avec Monsieur Gouin, collectionneur et voisin du lycée Ampère, et Monsieur Marmion, président honoraire du Souvenir français.
Nous avions également invité des résidents de l’EHPAD des Tilleuls à Vendôme, dont M. Chevalier, ancien combattant de la guerre d’Indochine. Ils sont venus découvrir les objets exposés :
Etaient également présents : M. Lebert, président de l’Association des Anciens Elèves du Lycée Ampère (à gauche), le Général Beyer, du Souvenir français et M. Gouin (assis au premier rang), le Lieutenant-Colonel Morali et M. Marmion (assis aux 2ème et 3è rang), ainsi que Mme Grelat, Mme Chevereau (au 2ème rang) et Mme Luzeux (au 3ème rang) pour la FAITOE :
Une Jeep, prêtée par M. Gouin, a été exposée dans la cour du lycée :
Nous avons posé devant la Jeep, avec M. Poulenard, Proviseur adjoint, le Lieutenant-Colonel Morali, M. Gouin et M. Gavinet, proviseur du lycée :
Cette matinée s’est terminée dans l’amphithéâtre par un temps d’échange interactif, afin de répondre aux différentes questions et de débattre des différents sujets abordés.
Lors d’un échange prévu à la suite des interventions, voici les questions qui ont été posées aux élèves présents :
-Seriez vous prêt à vous engagez si aujourd’hui la France entre en guerre avec un pays hors de l’Europe ?
-Trouvez vous que la guerre d’Indochine est justifiée ?
-À votre avis, pour quelle raison les soldats français se sont engagés et avaient ils raisons ?
-Selon vous, quelles leçons les conflits modernes peuvent-ils tirer de la guerre ?
-D’après vous est ce que les séquelles de la guerre d’Indochine se ressentent-elles encore dans les infrastructures ou l’économie des pays concernés ?
-Si l’Indochine appartenait encore à la France seriez vous prêt à y partir vivre avec votre famille ?
-Comprenez vous la raison pour laquelle de nombreux vietnamiens ont résisté a la colonisation Française ?
-Selon vous, est-ce que permettre à des adolescents de 18 ans de partir combattre en Indochine était une bonne idée ?
-Qu’est ce que la France aurait dû changer pour potentiellement pouvoir remporter la guerre d’Indochine ?
Remise des lots (livres financés par la FAITOE) aux gagnants des quizz proposés suite aux activités de la matinée.
Merci à tous pour avoir participé à notre projet.
Enzo Touchelay, Louis Brianne, Enzo Touzart et Clarence Thierry, élèves en terminale Bac Pro Métiers de la Sécurité
À Vendôme, quatre élèves d’Ampère sortent l’Indochine de l’oubli
Quatre élèves du lycée d’Ampère. © (Photo NR, Edith Van Cutsem)
C’est avec l’aide d’associations d’anciens combattants que Clarence Thierry, Louis Brianne, Enzo Touzart et Enzo Touchelay, qui se destinent aux métiers de la sécurité, ont frappé aux portes pour compléter les informations glanées sur les réseaux sociaux.
La journée était marquée par des rencontres et une exposition. © (Photo NR, Edith Van Cutsem)
Absente des manuels scolaires et longtemps oubliée des monuments aux morts
« On a eu cette idée après la journée des réservistes de novembre 2022 qui s’est tenue au lycée en choisissant d’essayer de comprendre pourquoi la guerre d’Indochine était oubliée, ce qui est le thème de notre chef-d’œuvre de fin d’études », soulignent les élèves dont certains se destinent aux professions de la gendarmerie.
« On s’est aperçu qu’on ne savait rien de ce conflit pas si ancien que ça. On a aussi été étonnés de découvrir que les volontaires engagés, qui parfois n’avaient pas vraiment le choix de refuser, pouvaient être perçus comme des mercenaires et souvent mal accueillis à leur retour. »
Cette guerre oubliée se constate aussi sur les monuments aux morts. « Il a fallu souvent beaucoup insister auprès de plusieurs municipalités du Loir-et-Cher pour que les noms des soldats tombés en Indochine soient gravés sur les monuments aux morts. Parfois, ils n’apparaissent que depuis une quinzaine d’années », souligne Colette Luzeux, présidente de la fédération des anciens d’Indochine et théâtres d’opérations extérieures, aux côtés du général Jean-Marie Beyer, délégué général du Souvenir français 41, également présent.
Devant une jeep stationnée dans la cour du lycée Ampère, les élèves, avec une partie de ceux qui ont encadré leurs recherches.
© ( Photo Christian Gouin)
Jeudi 19 décembre 2024, c’était l’heure de leur exposé préparé avec Christian Gouin, collectionneur vendômois passionné par les conflits et le lieutenant-colonel Pierre Morali, officier de réserve.
Également au programme de la journée, des rencontres avec des adhérents de plusieurs associations d’anciens combattants prêts à expliquer leurs démarches pour entretenir le devoir de mémoire notamment de la fédération des anciens d’Indochine et des théâtres opérationnels externes. Également Maurice Chevalier, gendarme vendômois, ancien d’Indochine, et des veuves d’anciens combattants dont Brigitte Grelat et Anne-Marie Chevereau. Également des anciens d’Algérie dont Bernard Marmion.
Également présent Bertrand Fobis, gendarme du Psig de Vendôme (Peloton de surveillance et d’intervention de la gendarmerie) qui faisait partie de l’opération Opex (opérations extérieures) en Afghanistan pendant huit mois de 2009 à 2010.
