
Bruno Cavat, proviseur du lycée professionnel Ampère.
© (Photo archives NR)
Cette période de confinement conduit le lycée Ampère à organiser des portes ouvertes en ligne,
les 15 et 16 mai.
Interview du proviseur, Bruno Cavat.
Alors que les lycées devront attendre fin mai pour savoir s’ils reprendront les cours en juin où s’ils resteront fermés jusqu’à septembre, il s’agit déjà de préparer l’année scolaire prochaine. Privé de portes ouvertes physiques pour cause de confinement, le lycée professionnel Ampère a décidé d’en organiser en ligne, comme le lycée agricole (lire NR du 18 avril). Elles se tiendront les 15 mai après-midi et 16 mai au matin.
Pourquoi ces portes ouvertes en ligne ? « Les lycées professionnels ont besoin d’être connus. Il est important que les gens puissent découvrir les formations, qu’ils se familiarisent avec les lieux. Voir les espaces de travail, de vie et de cours. »
Vous aviez des demandes ? « Oui, on a beaucoup de gens qui nous appellent et qui veulent savoir ce qu’ils vont trouver à la rentrée. On prépare donc des petites vidéos avec nos ressources internes. On a commencé à tourner cette semaine. On tournera aussi la semaine prochaine sur les espaces de vie, dans les ateliers à propos des cursus scolaires. Les gens pourront aller visionner ces vidéos sur le site Internet. Et s’ils veulent une visite en temps réel via Skype avec une équipe d’enseignants, ils peuvent prendre rendez-vous auprès du lycée pour les 15 et 16 mai prochains. »
Certaines de vos filières sont plus prisées que les autres ? « On a des orientations par défaut. Mais plus ça va, plus les orientations sont réfléchies et volontaires. Nos filières prisées sont celle du CAP au bac pro sécurité. Notre section maintenance des matériels est aussi très demandée. Citons enfin toutes les sections tertiaires (métiers de l’accueil et de la relation clients). »
Pour ce bac 2020, c’est aussi le contrôle continu qui sera pris en compte, même pour les filières très pratiques ?« Oui. Pour la plupart des élèves, l’évaluation sur les lieux de stage avait déjà pu avoir lieu. Pour les autres, c’est le contrôle continu qui comptera et une appréciation globale. »
En tant que proviseur, à quoi ressemble votre quotidien actuellement ? « On a beaucoup de choses à inventer. La situation dans laquelle on se trouve est tellement particulière… Mais nous continuons globalement à remplir notre rôle avec ses deux volets : l’administration – car l’établissement continue de payer ses factures etc. – et la partie pédagogique. Je m’assure que l’enseignement à distance se fait bien. Les professeurs m’en rendent compte. Et ils font un gros travail de télé-enseignement via des vidéos et des exercices. Le problème c’est qu’il y a parfois une fracture numérique avec des élèves qui n’ont pas l’équipement nécessaire. Le tout se fait alors par courrier. On a aussi à gérer le cas de décrocheurs. »
Ces décrocheurs sont plus nombreux que d’habitude ? « Oui. Impossible de dégager une proportion, car cela dépend vraiment des sections. Cela peut concerner certains élèves arrivés au lycée par défaut, mais aussi ceux qui n’étaient déjà que peu motivés. »
Quels sont vos moyens d’agir ? « Les appeler. Les professeurs principaux, les CPE, l’administration, ou même moi-même nous en chargeons. Mais certains ne répondent plus du tout… »
Lycée Ampère de Vendôme : tél. 02.54.23.31.00.
Article de La Nouvelle République, Publié le