L’ancienne championne olympique native de Naveil, aujourd’hui à la tête de l’Agence nationale du sport, a échangé avec les lycéens.
Lundi 24 mars 2025, Marie-Amélie Le Fur a répondu à l’invitation d’une classe de CAP équipier polyvalent du commerce du lycée Ampère de Vendôme. Elle a pendant deux heures partagé à la fois sa vie d’athlète paralympique et son engagement en faveur de l’inclusion des personnes en situation de handicap… et pas uniquement dans le sport.
Tout a commencé l’an dernier. Une douzaine d’élèves avaient retenu le thème de l’inclusion et organisé une journée aux Jeux paralympiques de Paris pour eux et une trentaine de leurs camarades d’autres classes du lycée. Mis en lien à l’époque avec Marie-Amélie Le Fur, la Vendômoise avait promis de venir échanger avec eux après cette expérience. Avec beaucoup d’intérêt, elle a répondu à leurs questions.

Marie-Amélie Le Fur, au premier rang, écoute les questions préparées par les élèves.
© Photo NR
L’esprit et l’héritage paralympiques
« Mon accident en seconde, puis mon handicap [jambe gauche amputée] ont bousculé mon rêve de devenir pompier professionnel… Mais j’étais déjà très compétitive et studieuse. Je me suis servie de cette nature et de ce modèle pour me relever, réapprendre à marcher, courir… Il a fallu du temps, de l’énergie, du courage. On a tous notre place du moment où l’on prend les moyens d’aller la chercher. »
Elle a reçu également beaucoup d’aide de sa famille et de ses amis. Aujourd’hui avec une prothèse adaptée à ses activités, elle peut tout faire et a la chance de ne plus en souffrir.
« Il faut sensibiliser les enfants très jeunes. Je crois à l’école inclusive. C’est une grande richesse d’apprendre la différence et la diversité par la rencontre. Demain, ces générations sauront qu’il faut répondre aux besoins de tous. »
Le combat au quotidien de l’inclusion
« Ce qui nous a guidés dans l’organisation des Jeux, c’était la volonté de générer des espaces dans lesquels les athlètes ont pu performer et transmettre des émotions. C’est à reproduire, à d’autres échelles, dans tous les secteurs d’activité pour favoriser l’expression des compétences de tous avec équité. » L’héritage des Jeux, ce ne sont pas que des équipements ou installations qui resteront très utiles. « C’est aussi immatériel, poursuit-elle. Nous avons aimé changer de regard ensemble. Et nous avons plus que jamais besoin du sport dans nos vies actuelles devenues très sédentaires. »
Marie-Amélie Le Fur a enfin présenté sa double casquette de présidente du Comité paralympique et sportif français et plus récemment de l’Agence nationale du sport, dans un contexte financier difficile pour faire pleinement fructifier l’héritage des Jeux.
Même après avoir quitté le sport de haut niveau, elle devra là encore faire appel à ses talents de compétitrice et de pédagogue pour réussir ce nouveau challenge.
Etienne Hervieux, article publié dans la Nouvelle République, le 26 mars 2025