Le théâtre, outil pédagogique, pour faire toucher du doigt les conséquences du sexisme ordinaire. Exemple le 16 janvier 2025 au lycée Ampère.
Dès le départ, la présentation du spectacle Ordinaire joué par deux comédiens de la Wish Association, Flavien Denis et Diégo de Larrocha. Le spectacle a mis en exergue le rapport de force quotidien qui peut exister entre un homme et une femme.
À la frontière de l’espace intime
Puis, les jeunes ont pratiqué eux-mêmes, par petits groupes, quelques exercices théâtraux. Il s’agissait de se déplacer dans la salle, se croiser, se regarder et vivre des interactions qui pouvaient faire rire comme susciter de l’indifférence, ou encore générer de l’agacement, de l’angoisse, voire de l’agressivité. Chacun a bien perçu la frontière de son espace intime qu’on ne peut laisser franchir sans consentement.
Ensuite, un temps d’échanges animé par Léa Niel de l’association vendômoise Collectives (anciennement Femmes solidaires) a permis d’approfondir la connaissance du sujet.
L’humour sexiste en débat
Les jeunes, très attentifs et participatifs, ont partagé leurs ressentis et leurs avis. « C’est très actuel et ça m’attriste… » « La pièce m’a beaucoup touché… » « L’expression et la perception du consentement, ça peut être très subtil », pouvait-on entendre. En débat aussi, la question de l’humour sexiste qui sert souvent à ancrer les stéréotypes et à entretenir le machisme ordinaire. L’impact des réseaux sociaux a été également évoqué . « Ils nourrissent très tôt une certaine vision de la femme qui donne à penser qu’on est toutes comme ça », se désolait Inès.
Enfin, Léa l’animatrice, a rappelé deux chiffres actuels : « En France, l’âge moyen des violences sexuelles est de 10 ans. Et 98 % des violences sont commises par des hommes. » Deux chiffres qui justifient bien ce dispositif de sensibilisation et d’éducation dans les collèges et lycées.
« Nous plantons des graines pour que ça change », confiait-elle en fin de séance.